vendredi 7 novembre 2014

RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE




Certes, voir toutes les terrasses de cafés ouvertes pendant le week-end  est agréable… mais les perspectives qui s’ouvrent en termes de réchauffement climatique le sont nettement moins. C’est un rapport particulièrement alarmant qu’ont livré, ce week-end, les experts du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Leur rapport – ou plus exactement la synthèse de leur rapport, la version complète faisant plusieurs centaines de pages) – confirme, une fois encore, que la pression humaine sur l’environnement s’accroît, et que faute d’action généralisée à l’échelle de la planète dans les délais les plus brefs, « les enfants nés en 2014 pourraient être amenés à vivre l’apocalypse climatique ». Les experts du Giec ne parlent même plus de stopper le réchauffement climatique, mais de le ralentir : ils estiment qu’il est « encore possible » de le contenir en-dessous de + 2° d’ici 2100.
Quelques-uns des constats du Giec sont accablants : le niveau de gaz à effet de serre dans l’atmosphère n’a jamais été aussi important « 
depuis 800 000 ans » (information qu’il est possible de connaître notamment grâce à l’étude des calottes glaciaires). Depuis le début de la révolution industrielle, 2000 milliards de tonnes de CO2 ont été émises… dont la moitié durant les 40 dernières années.
Depuis 1880, écrit le Giec, la température moyenne à la surface de la terre s’est élevée de 0,85 °, avec une nette accélération du réchauffement durant ces trois dernières décennies. Principale conséquence envisagée de ce réchauffement : l’élévation du niveau des mers et des océans, suite à la fonte des glaciers. Elle pourrait atteindre 26 à 82 cm d’ici 2100, ce qui signifierait la disparition pure et simple de territoires entiers sur la planète (y compris en France). Un réchauffement d’une telle ampleur aurait aussi d’incalculables effets sur l’économie des territoires, en particulier sur l’agriculture et le tourisme. Quand le rapport explique qu’en 2100, le climat de la région de Bordeaux pourrait être celui que connaît aujourd’hui Séville, au sud de l’Espagne, on imagine les conséquences sur la production viticole.
Le Giec ne voit toutefois pas entièrement tout en noir : il estime possible de voir la situation se transformer, par une politique volontariste, d’une part, mais surtout menée en coalition au niveau mondial : réduction massive des gaz à effet de serre, de 40 à 70 % d’ici le milieu du siècle, en allant jusqu’à « 
zéro émissions en 2100 » ; renforcement des économies d’énergie et de l’efficacité énergétique, basculement, dit encore le Giec, des sources d’énergie fossile vers les énergies renouvelables ou le nucléaire.
Les experts du Giec souhaitent enfin tordre le cou à l’idée selon laquelle s’attaquer sérieusement à la question des gaz à effet de serre serait un frein à la croissance. Ils ont calculé qu’une politique ambitieuse en la matière ne réduirait la croissance mondiale que de … 0,06 %. « 
Je peux vous assurer, a déclaré hier Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations unies, que ne pas agir contre le réchauffement climatique coûtera beaucoup, beaucoup plus cher. »

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